La protection de la biodiversité est un des Objectifs de Développement Durable de l’ONU et une des préoccupations environnementales les plus urgentes. «Le Jardin Vivant» est un projet qui vise à protéger le ver de terre, organisme clé pour la richesse de notre sol. Il a été créé par l’activiste français Christophe Gatineau et a obtenu le deuxième prix au concours «Mon Projet pour la Planète», promu par le ministère français de l’Environnement. Horyou blog a interviewé Christophe qui a accepté de partager avec nous ses idées inspirantes sur l’importance de ce petit organisme pour la planète.

Quelle est l’utilité du ver de terre?
95% de notre alimentation dépend des sols nourriciers, et comme c’est le ver de terre qui les créé et les rajeunit en permanence, on comprend très aisement que notre alimentation dépend de lui. Mieux, le futur de nos enfants.
Le ver de terre est donc au coeur du système nourriciers, et quand il est absent, seules la chimie et les énergies fossiles peuvent remplacer son travail. Alors pourquoi notre avenir serait-il dans les mains de ce petit être quase insignifiant? Parce qu’à lui seul, il répresente la première masse corporelle terrestre, autrement dir, il pèse le plus lourd
Et beaucoup d’êtres vivants vivent sur son dos et sont dépendants. Donc, s’alléger de sa présence, c’est effondrer l’ensemble du système écologique avec en premier les sols nourriciers qui lui doivent la fertilité pour plus de moitié
Quelles différences entre un ver de compost et un ver de terre commun?
Brièvement, il y en a un qui vit sur la terre, et l’autre sous… Un ver de compost vit sur le sol. Il a une vie courte et un taux de reproduction élevé. Un lombric terrestre vit dans un terrier avec des étages, vit longtemps, jusqu’à 8 ans, et son taux de reproduction est faible.
Il y a 3 catégories de vers de terre: les épigés qui vivent à la surface, les endogés qui vivent dans le sol, et les anéciques qui vivent dans les terriers, et qui font la navette entre les profondeurs du sol et la surface où ils viennent brouter comme une vache ou ramasser des matériaux pour le composter ! Comme ici.
Pourquoi disparaît-il?
La première cause de mortalité des vers de terre, c’est la faim. Aujourd’hui, la diversité des espèces s’effondre de manière dramatique parce qu’en priorité, les animaux meurent de faim. De l’hirondelle au ver de terre, du hérisson au bourdon et à l’abeille, toute la chaîne alimentaire se meurt de faim. Mais comme les autres, il est également empoisonné par les pesticides, les perturbateurs endocriniens, les hormones de synthèses… et par des techniques agricoles inappropriés pour rester poli.
Quel est l’impact des vers de terre sur les sols?
Il n’y a pas d’alternative au ver de terre parce qu’il est le seul à pouvoir les labourer en profondeur pour les faire respirer.
Pouvez vous nous présenter le jardin vivant?
Le Jardin vivant est blog pédagogique sur l’art de cultiver, et un média libre inféodé à aucun parti courant ou dogme, et qui n’a pas pour objet de séduire, recruter ou convaincre. Son chapeau est : Toute l’actualité du cultivateur ! On cultive la Terre comme on se cultive pour rendre fertile sa vie. Outre de sensibiliser le grand public à des systèmes de culture qui coopèrent avec la biodiversité, nous œuvrons : à la promotion d’une agriculture vivrière, autonome et humaniste, à des solutions reproductibles et transmissibles aux générations futures, à la reconnaissance du droit à la Terre pour tous. Finalement, c’est un blog social… le point de vue d’un cultivateur où tous les articles sont garantis originaux, sans publicité ni copié-collé, et le fruit d’un travail de recherche indépendant.
Si vous aviez un conseil à donner à la communauté Horyou pour aider le vers de terre à être heureux dans nos jardins?
Commencez par regarder vos vers de terre. Regardez les comme des animaux à part entière, des êtres sensibles à leur environnement, qui ont un cerveau, et qui savent s’en servir… Et rien ne rend plus heureux un ver de terre que quand il a à manger dans sa gamelle… N’oubliez pas de les nourrir, surtout l’hiver et au printemps.
Écrit par Alexandre Lecouillard